Destin

Histoires courtes à lire en épisodes

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27 avr. 2006

Comme un oiseau sans aile

Alors qu’une immense main le saisissait brusquement, il se sentit d’une légéreté inconnue. Curieuse impression de pouvoir voler, revivre le rêve d’Icare. Quelques longues secondes pour éprouver la liberté d’un oiseau, encore un instant et il se mettrai à battre des ailes, faire quelques virevoltes. Sauf que … au bout du rêve … un mur …


Une pièce de un euro fera l’affaire.
Pile.

Alors qu’il restait suspendu contre le mur, comme un oiseau perché sur une corniche, il n’aura pu entendre la fougueuse chevauchée d’une horde sauvage. Heureusement pour lui, il n’aura plus jamais l’occasion de savoir ou même de croiser le chemin de cette folie hurlante. Il ne sentira pas non plus la morsure infinie de son souffle ravageur…


Un euro pour acheter le journal. Un euro pour un énième attentat dans un pays lointain.
Mais le côté face aurait-il été mieux ?

24 avr. 2006

Le fantôme dans la tempête

Nouvelle consigne d’écriture de Paroles plurielles

“Avis de tempête sur Iroise” ainsi que l’annonçait la radio nationale. Il la sent arriver comme une bête furieuse, il sait que rien ne peut l’arrêter. Et pourtant ça le fait sourire, lui, l’homme tordu, celui qu’on appelle aussi le fou de la tempête.
A l’heure ou tous les marins ont peur, il s’en va sur les chemins à sa rencontre. Ce que personne ne sait, c’est qu’il attend ces moments comme si c’était sa dernière raison de vivre. Il attend qu’elle lui rende sa boite à trésor comme il appelle le seul cadeau qu’ont bien voulu lui laisser ces tempêtes, qu’il puisse contempler les quelques souvenirs qu’il lui reste d’elle. Elle qui aimait tant les tempêtes. Juste un moment et quelques mots à partager avec celle qu’il a toujours aimé, que son absence soit moins lourde et lui permette d’attendre … jusqu’à la prochaine tempête.

12 avr. 2006

Alice

Nouvelle consigne d’écriture de Paroles plurielles

Tadactatoum
…Tadactatoum
……Tadactatoum

Ainsi entraîné et apaisé par le rythme régulier du train qui l’emmenait, il pensait à la famille qu’il allait retrouver. Alice était-elle revenue? Alors qu’il ne l’avait pas revue depuis qu’elle s’était mariée et avait franchi l’océan. Il pensait avoir réussi à l’oublier complètement. Il avait même réussi à ouvrir une petite horlogerie et, alors que personne n’y croyait, en avait fait une adresse très prisée du Paris mondain.

Tadactatoum

Est-ce qu’il y avait un train au pays des merveilles ?

Tadactatoum

Il se revoyait encore passer des heures à discuter devant un jeu de cartes en buvant un de ces merveilleux thé que le Chapelier leur ramenait de ses long voyages pour vendre ou chercher l’inspiration pour ses création de chapeaux, à moins que ce ne soit un prétexte pour assouvir sa passion pour le thé.

Tadactatoum

Qu’on leur coupe la tête …

Tadactatoum

Retrouvera-t-il les photos de son lapin blanc avec son chapeau ? Celui que Alice … Alice … et toutes les histoires qu’elle aimait raconter aux enfants. Il venait d’apprendre qu’elle voulait refaire sa vie, alors que son dernier livre ne se vendait pas aussi bien que les précédents. Et le destin de les réunir à nouveau, comme avant.

Tadactatoum

Oh, mon Dieu ! Oh, mon Dieu ! Je vais être en retard !

Tadactatoum

Mais déjà les premiers scintillement de l’océan lui font signes, le voilà presque arrivé. Bientôt il rejoindra sa famille et ils parleront de cartes en découvrant une nouvelle variété de thé du Chapelier.

Mais un petit détail a changé. Cette fois c’est au tour du lapin blanc à redingote de courir après Alice, et peut-être réussir à rattraper le temps perdu … Mais ça, il ne le savait pas encore.

24 mars 2006

Et demain ?

Je me met, moi aussi, à répondre aux consignes d’écriture de Paroles plurielles

une table couverte de bols vides

Ils sont entrés, se sont assis bruyamment… pourtant aucun n’avait le courage de dire le moindre mot. L’auraient-ils voulu qu’ils auraient aussitôt été réprimés à coups de battons. Non, les seuls bruits autour d’eux viennent des chaînes qu’ils traînent aux pieds du matin jusqu’au soir, les reliant l’un à l’autre. Les plus chanceux ou plutôt les premiers ont eu droit à une cuillère … trouée par l’usure, les autres se contenterons de l’usure. Mais quelle importance, ils ne savent même pas ce qu’il y a dans leurs écuelles. Ils ne pensent plus, ou plutôt leurs seuls pensées se résument à ces quelques mots « Et demain ? ». Demain, alors que hier n’existe plus et aujourd’hui du passé. Demain, combien d’entre eux saurons encore ce que cela veut dire ? A la table voisine, encore un qui n’aura plus besoin de savoir, qui n’a pu attendre la fin de l’hiver pourtant si proche. Demain, bientôt, un jour peut-être … ce sera la fin, la délivrance. Demain …

14 mars 2006

Accident de F1

accident de F1 sur clavier informatique

21 déc. 2005

Monsieur

Malice
Onirique et
Névrotique d’un
Silence
Irrévérencieux
Entre deux
Utopies ou
Rêveries.

20 déc. 2005

Mademoiselle

Monologue
Admirable,
Décalogue d’un
Estimable
Monopole
Onirique;
Ignorance
Sismique et
Élégante,
Luminance d’une
Luxuriante
Élégance.

19 déc. 2005

Madame

Mélancoliques et
Angéliques,
Deux
Amoureux
Malheureux
Entre-eux …

14 déc. 2005

Destin

Suite du précédent Destin

Je suis arrivé au bout de mon chemin, devant moi s’étale un port de pêche comme on en trouve un peu partout. Un petit port où se balance plus de voiliers de plaisances que de barques de pécheurs. Je suis devant ce port mais je n’y vois rien, pas un mouvement, pas une âme, ni voiliers se dandinants mollements au gré des vagues, ni le moindre chalutier prêt à appareiller ou de retour de pêche. Et c’est ainsi pour tout le village, tout est comme endormi, disparu. Pas le moindre papier ne virevolte ou volet ne claque sous les caprices du vent. Pas le moindre bruit, si ce n’est celui du vent. Ce vent qui m’amène, me pousse jusqu’ici, un vent qui me dit, m’ordonne de le suivre de plus en plus pressant et pressé de me conduire vers mon destin. Il me faut me hâter, reprendre le chemin vers cet horizon. Je suis attendu, je ne sais pas par qui ni par quoi, mais j’en suis sûr, l’on m’attend …


Elle était là, au bout de la jetée.
Diaphane.
 Elle s’est avancée lentement marchant sur l’eau, au fur et à mesure qu’elle s’enfonçait, le brouillard s’épaissisait. Combat silencieux entre l’air et l’eau pour savoir le quel des deux s’en approprierait
Je la regarde disparaître sans bouger, je sais pourtant déjà où elle s’en va. Personne n’a eu besoin de me le dire, j’ai toujours su.
Et bientôt j’irais aussi.

10 déc. 2005

Under the moonshine

La musique se fait lancinante, pénètre mon esprit, envahit mon cerveau.
Une bouteille vide se déroule, se sauve.
Je m’endors.
 La musique s’éloigne, le froid s’installe, chassant les derniers bruits de la rue. Elle reviens accompagné de bruits et de sirènes et s’éloigne à nouveau. Dans un va-et-vient rythmé par les battements d’un cœur vieux et fatigué. D’un cœur que j’ai troqué contre un grand carton aussi usé que moi.
Mais déjà la musique reviens, différente, plus forte encore, répétitive, toute proche, trop prés. Portes qui claquent, bruits de pas, quelques voix, flashes bleus.
Il fait nuit, froid.
Je m’endors …

3 nov. 2005

Jour après jour

Tous les jours, à la même heure, 3 serveurs chinois plient les mêmes serviettes roses assis à la même table. Tous les jours au même endroit, 2 vieilles dames attendent avec les mêmes prospectus "La tour de garde". Tous les jours au même rythme, les mêmes voyageurs dans les même trains. Tous les jours et tout le temps, la trotteuse trotte autour du même cadran.

Tous les jours sauf le Dimanche, tout change, mais rien ne change...

24 juil. 2005

Unis pour l'éternité

En Chine, il n'est pas bon de rester célibataire ... même apres la mort.
En effet les familles font tout leur possible pour vous apporter la compagne ou le compagnon qui vous manque.
Cela va jusqu'à l'organisation de cérémonies de mariages réunissant les familles des nouveaux conjoints, festin en rouge (simbole du mariage et du double bonheur) suivi du retour à la sepulture tout en blance (couleur du deuil).

A l'origine du yin hun, on trouve deux éléments clefs de la pensée traditionnelle chinoise: le culte des ancêtres et le taoïsme. L'âme des morts migre vers un monde de ténèbres d'où les ancêtres protègent leur descendance; pour être efficaces, toutefois, ceux-ci doivent respecter l'harmonie du tao, unir le yang et le yin, c'est-à-dire un homme et une femme.

Les cadavres, pardon les conjoints tant convoités sont quelquefois l'objet de rites plutôt liés à la société de consommation et ses marchandises tel que de enchères quand se présentent plusieurs prétendants. Nettement moins poétique, il arrive que des cadavres, surtout de jeunes filles, soient purement et simplement volés ou fassent l'objet d'un macabre traffic.

Ce n'est pas toujours facile de trouver l'âme sœur pour un parent décédé. La patience des morts est heureusement sans limites. En 1995, Wang Chuandong a remarié son père, disparu quarante et un ans plus tôt, avec une jeune fille décédée soixante-dix ans auparavant, alors qu'elle avait 13 ans! Il a ainsi réalisé le vœu de sa mère, qui avait toujours rêvé de trouver un corps de femme pour son ex-mari.

Pour en savoir plus, il y a l'article Les mariés d'outre-tombe paru dans L'Express.fr du 18/07/2005

18 juil. 2005

Neige éternelle

Silence d’une nuit étouffée par la neige. Il fait froid, j’étouffe sous la chaleur. Depuis combien de temps je suis là? Je ne sais plus. Où je suis, comment je suis arrivé là? Je ne sais pas, c’était juste une journée tranquille dans la montagne. Pourtant que la montagne est belle … Ca y est, j’ai des bruits de radio dans ma tête, mon baladeur doit être bien loin. J’aurais du acheter une balise.
Où commence la neige, où s’arrête le jour? Cela n’a plus d’importance. Je sens les cristaux de neige me traverser, non, en fait je ne sens rien. Je ne sens plus la neige, je suis la neige. Il fait nuit, je m’endors sous une neige sans étoile, éternelle. Me trouveront-ils un jour?

8 juil. 2005

Le rêve

J’ai fait un rêve …
J’ai rêvé d’un lion, un magnifique lion couvert d’une énorme crinière. Il s’approche lentement de moi, sans bruit, mais je n’ai pas peur, je l’attends. Comment suis-je arrivé jusqu’ici? Pas besoin de le savoir, je suis là, tout simplement, où on m’attends.Me saisissant doucement la main, il m’entraine au loin dans la savane. Nous marchons, longtemps, mais le temps n’a plus d’importance. Une giraffe croise notre route sans même nous voir, plus loin, une gazelle ne tourne la tête ni même une oreille. Un singe traverse le chemin comme si de rien n’était. Au bout du temps, une vaste clairière. Au milieu un arbre …
Au pied de l’arbre, le lion. Au pied de l’arbre, quelqu’un…
Entourée d’une étrange et irréelle lueur, un ange … Un arbre, un lion et un ange … Un arbre étendant ses branches comme autant de bras bienveillants au dessus d’un ange triste.
Et la Petite chose de dire :”S’il te plait, dessine moi une larme!.”
J’ai vu un ange. J’ai vu un ange pleurer.
Un clown est triste et le cirque s’arrete, un ange pleure et le monde s’éclipse.
“S’il te plait, dessine moi une larme…”
“Mais, tu es une larme, petite chose. Dis moi, d’où viennent toutes ces larmes?”
“J’ai vu une petite fille. Une petite fille qui voulait partir et le monde tourner autour d’elle, indifférent”
“Dis moi petite chose, pour qui pleure tu?”
“Je verse les larmes d’une petite fille devant les morceaux brisés de son monde, un monde qui n’existe plus pour personne.” Une petite fille s’en va. Elle quitte un monde qui ne veut plus d’elle. et seul un ange triste pour lui tendre les mains.

4 juil. 2005

Ce matin

Pour ce début de semaine, je resors une histoire que j’ai écrit il y a quelques années.

«Ce matin, un lapin a tué un chasseur.»
Tel est le titre que je voyais en Une de mon journal habituel.

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24 juin 2005

Petite chose

Dis moi, petite chose, que fais tu de nos rêves?
Les laisseras tu perdre ton âmes?
Qu’en restera t’il sans ces rêves?
Qu’est-ce qu’une vie sans rêves?
Dis moi, petite chose, quand vas-tu grandir?

22 juin 2005

D'un clic ...

D’un clic je décide si elle existe, d’un clic je la fais disparaître. Un clic, une sardine; un autre clic, un morceau de sucre …
Avec quelques clics, je fais apparaître une créature, je lui donne une existence. Et j’insiste bien, “exister” et “disparaître” et non vivre ou mourir. Ce qui ne vis pas ne peut mourir et ce qui ne peut mourir n’a pas de vie.
J’élève une créature virtuelle…
Comme tous les être vivants, elle grandit, évolue, se transforme et disparait. Comme tous les objets, elle est incapable de produire une autre créature semblable à elle-même. Comme tous les objets, elles ne peut que subir son environnement; environnement entiérement produit par … un programme informatique, donc par un être humain.
Plaisir, jouissance du pouvoir; c’est moi qui décide de son avenir, exister, disparaitre, manger, se battre …

Créatures virtuelles, veau, vache, cochon, licorne, pinguin, pirate, et autre artefacts, vénèrez moi, obéissez moi … car je suis dieu

Et avec des humains, c’est pour quand ? A moins que …

18 juin 2005

Patience

S’arrêter sur le trottoir du monde … voir le monde à sa porte, à la portée d’une main inaccessible. S’oublier pour mieux écouter le monde, un monde sourd à ses propres mots. Où ses maux ne sont que des mots dans le grand journal d’un créateur farfelu. S’asseoir dans un coin du monde et n’écouter que ce morceau de monde intime et personnel, se reposer dans ses rêves intérieurs …

16 juin 2005

Petite Chose

Dis moi, petite chose, qu’as tu fait de tes rêves ?
Les as tu laissés s’envoler, tes rêves d’envol, tes rêves de libertés ?
Pourquoi reste tu assise sur le bord du chemin ?
Ne vois-tu pas pas toutes ses mains qui attendent ton éveil ?
Dis moi, petite chose, que fais tu de nos rêves ?

14 juin 2005

Destin

Je suis arrivé au bout de mon chemin, devant moi s’étale un port de pêche comme on en trouve un peu partout. Un petit port où se balance plus de voiliers de plaisances que de barques de pécheurs. Je suis devant ce port mais je n’y vois rien, pas un mouvement, pas une âme, ni voiliers se dandinants mollements au gré des vagues, ni le moindre chalutier prêt à appareiller ou de retour de pêche. Et c’est ainsi pour tout le village, tout est comme endormi, disparu. Pas le moindre papier ne virevolte ou volet ne claque sous les caprices du vent. Pas le moindre bruit, si ce n’est celui du vent. Ce vent qui m’amène, me pousse jusqu’ici, un vent qui me dit, m’ordonne de le suivre de plus en plus pressant et pressé de me conduire vers mon destin. Il me faut me hater, reprendre le chemin vers cet horizon. Je suis attendu, je ne sais pas par qui ni par quoi, mais j’en suis sûr, l’on m’attend …

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