Destin
Histoires courtes à lire en épisodes
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24 mai 2006
Par Feuille de thé le 24 mai 2006, 1h44
Je découvre obsolettres grâce à Pati, mais voilà, je veux aller trop vite et je n’ai pas pris le temps d’attendre mon tour pour écrire. Alors, à défaut de le faire dans cet atelier, je le dépose ici
Pourquoi m’ont ils fait ça ?
Comme tous les ans, mes parents nous emmenaient à la ville, cette année comme les autres, ils voulaient vendre un jeune chameau. Arrivé au marché, ils m’ont présenté quelqu’un d’important. Je ne le connaissait pas, mais il voulait m’apprendre à lire et à écrire. Il était bien habillé, il parlait bien, mieux que les marchands; je voulais lui ressembler, parler comme lui, je sentais que c’était important. J’ai dit oui, sans réfléchir, j’ai oublié pourquoi, mais mes parents étaient content, c’était bien. Il m’a emmené, je suis parti … pour toujours, mais ça, je ne le savais pas encore.
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5 mai 2006
Par Feuille de thé le 5 mai 2006, 9h39
La porte s’ouvre et la caméra entre dans une chambre, la numéro 9, à moins qu’il ne manque un clou. Le motel est sordide, ils le sont tous dans ces histoires. 5 heure du mat’, le soleil sort tout juste et avec peine d’une ville industrieuse au bord du désert.
Voilà, le décor est planté, il pourrait être partout tellement les endroits sordides se ressemblent.
Maintenant les personnages.
Lui, 47 ans, en parait dix de plus. Meilleur vendeur voyageur de la région. Enfin, c’est ce qu’il prétend. Boit un peu, juste assez pour entretenir sa bedaine. Ne fume pas, ni enfant ni femme à rejoindre le week-end.
Elle, très jeune, mexicaine, muette depuis un accident dans un bar. A mis ses rêves de côté en arrivant au Nouveau Mexique, nouvel Eldorado.
Comme un western …
Ils n’avaient pas arrêté de baiser, devant, derrière, dessus, dessous, sans dessus dessous, toute la nuit. Enfin, c’est ce qu’il voulait en la rencontrant dans son bar habituel. Elle, on ne saura jamais, ombre dans la nuit, elle a déjà disparu.
5 heure du mat’.
Il attend étendu. Pour une fois, il ne sera pas seul pour attendre le jour nouveau. Comme un film au ralenti, le médecin légiste fait de son mieux pour faire concurrence, à coup de flash, aux clignotements bleus et jaunes des voitures de police.
A peine sorti de l’anonymat et déjà le monde de l’oublier, lentement, au fur et mesure que le sac noir se referme sur son visage et que la ville se réveille.
27 avr. 2006
Par Feuille de thé le 27 avr. 2006, 9h26
Alors qu’une immense main le saisissait brusquement, il se sentit d’une légéreté inconnue. Curieuse impression de pouvoir voler, revivre le rêve d’Icare. Quelques longues secondes pour éprouver la liberté d’un oiseau, encore un instant et il se mettrai à battre des ailes, faire quelques virevoltes. Sauf que … au bout du rêve … un mur …
Une pièce de un euro fera l’affaire.
Pile.
Alors qu’il restait suspendu contre le mur, comme un oiseau perché sur une corniche, il n’aura pu entendre la fougueuse chevauchée d’une horde sauvage. Heureusement pour lui, il n’aura plus jamais l’occasion de savoir ou même de croiser le chemin de cette folie hurlante. Il ne sentira pas non plus la morsure infinie de son souffle ravageur…
Un euro pour acheter le journal. Un euro pour un énième attentat dans un pays lointain.
Mais le côté face aurait-il été mieux ?
24 avr. 2006
Par Feuille de thé le 24 avr. 2006, 8h46
Nouvelle consigne d’écriture de Paroles plurielles
“Avis de tempête sur Iroise” ainsi que l’annonçait la radio nationale. Il la sent arriver comme une bête furieuse, il sait que rien ne peut
l’arrêter. Et pourtant ça le fait sourire, lui, l’homme tordu, celui qu’on appelle aussi le fou de la tempête.
A l’heure ou tous les marins ont peur, il s’en va sur les chemins à sa rencontre. Ce que personne ne sait, c’est qu’il attend ces moments comme si c’était sa dernière raison de vivre. Il attend qu’elle lui rende sa boite à trésor comme il appelle le seul cadeau qu’ont bien voulu lui laisser ces tempêtes, qu’il puisse contempler les quelques souvenirs qu’il lui reste d’elle. Elle qui aimait tant les tempêtes. Juste un moment et quelques mots à partager avec celle qu’il a toujours aimé, que son absence soit moins lourde et lui permette d’attendre … jusqu’à la prochaine tempête.
12 avr. 2006
Par Feuille de thé le 12 avr. 2006, 12h00
Nouvelle consigne d’écriture de Paroles plurielles
Tadactatoum
…Tadactatoum
……Tadactatoum
Ainsi entraîné et apaisé par le rythme régulier du train qui l’emmenait,
il pensait à la famille qu’il allait retrouver. Alice était-elle
revenue? Alors qu’il ne l’avait pas revue depuis qu’elle s’était mariée
et avait franchi l’océan. Il pensait avoir réussi à l’oublier
complètement. Il avait même réussi à ouvrir une petite horlogerie et,
alors que personne n’y croyait, en avait fait une adresse très prisée du
Paris mondain.
Tadactatoum
Est-ce qu’il y avait un train au pays des merveilles ?
Tadactatoum
Il se revoyait encore passer des heures à discuter devant un jeu de
cartes en buvant un de ces merveilleux thé que le Chapelier leur
ramenait de ses long voyages pour vendre ou chercher l’inspiration pour
ses création de chapeaux, à moins que ce ne soit un prétexte pour
assouvir sa passion pour le thé.
Tadactatoum
Qu’on leur coupe la tête …
Tadactatoum
Retrouvera-t-il les photos de son lapin blanc avec son chapeau ? Celui
que Alice …
Alice … et toutes les histoires qu’elle aimait raconter aux enfants.
Il venait d’apprendre qu’elle voulait refaire sa vie, alors que son
dernier livre ne se vendait pas aussi bien que les précédents. Et le
destin de les réunir à nouveau, comme avant.
Tadactatoum
Oh, mon Dieu ! Oh, mon Dieu ! Je vais être en retard !
Tadactatoum
Mais déjà les premiers scintillement de l’océan lui font signes, le
voilà presque arrivé. Bientôt il rejoindra sa famille et ils parleront
de cartes en découvrant une nouvelle variété de thé du Chapelier.
Mais un petit détail a changé. Cette fois c’est au tour du lapin blanc à
redingote de courir après Alice, et peut-être réussir à rattraper le
temps perdu …
Mais ça, il ne le savait pas encore.
24 mars 2006
Par Feuille de thé le 24 mars 2006, 9h27
Je me met, moi aussi, à répondre aux consignes d’écriture de Paroles plurielles
Ils sont entrés, se sont assis bruyamment… pourtant aucun n’avait le courage de dire le moindre mot. L’auraient-ils voulu qu’ils auraient aussitôt été réprimés à coups de battons. Non, les seuls bruits autour d’eux viennent des chaînes qu’ils traînent aux pieds du matin jusqu’au soir, les reliant l’un à l’autre. Les plus chanceux ou plutôt les premiers ont eu droit à une cuillère … trouée par l’usure, les autres se contenterons de l’usure. Mais quelle importance, ils ne savent même pas ce qu’il y a dans leurs écuelles. Ils ne pensent plus, ou plutôt leurs seuls pensées se résument à ces quelques mots « Et demain ? ». Demain, alors que hier n’existe plus et aujourd’hui du passé. Demain, combien d’entre eux saurons encore ce que cela veut dire ? A la table voisine, encore un qui n’aura plus besoin de savoir, qui n’a pu attendre la fin de l’hiver pourtant si proche. Demain, bientôt, un jour peut-être … ce sera la fin, la délivrance. Demain …
14 mars 2006
Par Feuille de thé le 14 mars 2006, 8h33
21 déc. 2005
Par Feuille de thé le 21 déc. 2005, 11h37
Malice
Onirique et
Névrotique d’un
Silence
Irrévérencieux
Entre deux
Utopies ou
Rêveries.
20 déc. 2005
Par Feuille de thé le 20 déc. 2005, 10h29
Monologue
Admirable,
Décalogue d’un
Estimable
Monopole
Onirique;
Ignorance
Sismique et
Élégante,
Luminance d’une
Luxuriante
Élégance.
19 déc. 2005
Par Feuille de thé le 19 déc. 2005, 9h41
Mélancoliques et
Angéliques,
Deux
Amoureux
Malheureux
Entre-eux …
14 déc. 2005
Par Feuille de thé le 14 déc. 2005, 8h30
Suite du précédent Destin
Je suis arrivé au bout de mon chemin, devant moi s’étale un port de
pêche comme on en trouve un peu partout. Un petit port où se balance
plus de voiliers de plaisances que de barques de pécheurs. Je suis
devant ce port mais je n’y vois rien, pas un mouvement, pas une âme, ni
voiliers se dandinants mollements au gré des vagues, ni le moindre
chalutier prêt à appareiller ou de retour de pêche. Et c’est ainsi pour
tout le village, tout est comme endormi, disparu. Pas le moindre papier
ne virevolte ou volet ne claque sous les caprices du vent. Pas le
moindre bruit, si ce n’est celui du vent. Ce vent qui m’amène, me
pousse jusqu’ici, un vent qui me dit, m’ordonne de le suivre de plus en
plus pressant et pressé de me conduire vers mon destin. Il me faut me
hâter, reprendre le chemin vers cet horizon. Je suis attendu, je ne
sais pas par qui ni par quoi, mais j’en suis sûr, l’on m’attend …
Elle était là, au bout de la jetée.
Diaphane.
Elle s’est avancée lentement marchant sur l’eau, au fur et à mesure qu’elle s’enfonçait, le brouillard s’épaissisait. Combat silencieux entre l’air et l’eau pour savoir le quel des deux s’en approprierait
Je la regarde disparaître sans bouger, je sais pourtant déjà où elle s’en va. Personne n’a eu besoin de me le dire, j’ai toujours su.
Et bientôt j’irais aussi.
10 déc. 2005
Par Feuille de thé le 10 déc. 2005, 11h42
La musique se fait lancinante, pénètre mon esprit, envahit mon cerveau.
Une bouteille vide se déroule, se sauve.
Je m’endors.
La musique s’éloigne, le froid s’installe, chassant les derniers bruits de la rue. Elle reviens accompagné de bruits et de sirènes et s’éloigne à nouveau. Dans un va-et-vient rythmé par les battements d’un cœur vieux et fatigué. D’un cœur que j’ai troqué contre un grand carton aussi usé que moi.
Mais déjà la musique reviens, différente, plus forte encore, répétitive, toute proche, trop prés. Portes qui claquent, bruits de pas, quelques voix, flashes bleus.
Il fait nuit, froid.
Je m’endors …
3 nov. 2005
Par Feuille de thé le 3 nov. 2005, 9h45
Tous les jours, à la même heure, 3 serveurs chinois plient les mêmes serviettes roses assis à la même table. Tous les jours au même endroit, 2 vieilles dames attendent avec les mêmes prospectus "La tour de garde". Tous les jours au même rythme, les mêmes voyageurs dans les même trains. Tous les jours et tout le temps, la trotteuse trotte autour du même cadran.
Tous les jours sauf le Dimanche, tout change, mais rien ne change...
24 juil. 2005
Par Feuille de thé le 24 juil. 2005, 5h04
En Chine, il n'est pas bon de rester célibataire ... même apres la mort.
En effet les familles font tout leur possible pour vous apporter la compagne ou le compagnon qui vous manque.
Cela va jusqu'à l'organisation de cérémonies de mariages réunissant les familles des nouveaux conjoints, festin en rouge (simbole du mariage et du double bonheur) suivi du retour à la sepulture tout en blance (couleur du deuil).
A l'origine du yin hun, on trouve deux éléments clefs de la pensée traditionnelle chinoise: le culte des ancêtres et le taoïsme. L'âme des morts migre vers un monde de ténèbres d'où les ancêtres protègent leur descendance; pour être efficaces, toutefois, ceux-ci doivent respecter l'harmonie du tao, unir le yang et le yin, c'est-à-dire un homme et une femme.
Les cadavres, pardon les conjoints tant convoités sont quelquefois l'objet de rites plutôt liés à la société de consommation et ses marchandises tel que de enchères quand se présentent plusieurs prétendants. Nettement moins poétique, il arrive que des cadavres, surtout de jeunes filles, soient purement et simplement volés ou fassent l'objet d'un macabre traffic.
Ce n'est pas toujours facile de trouver l'âme sœur pour un parent décédé. La patience des morts est heureusement sans limites. En 1995, Wang Chuandong a remarié son père, disparu quarante et un ans plus tôt, avec une jeune fille décédée soixante-dix ans auparavant, alors qu'elle avait 13 ans! Il a ainsi réalisé le vœu de sa mère, qui avait toujours rêvé de trouver un corps de femme pour son ex-mari.
Pour en savoir plus, il y a l'article Les mariés d'outre-tombe paru dans L'Express.fr du 18/07/2005
18 juil. 2005
Par Feuille de thé le 18 juil. 2005, 9h52
Silence d’une nuit étouffée par la neige. Il fait froid, j’étouffe sous la chaleur. Depuis combien de temps je suis là? Je ne sais plus. Où je suis, comment je suis arrivé là? Je ne sais pas, c’était juste une journée tranquille dans la montagne. Pourtant que la montagne est belle … Ca y est, j’ai des bruits de radio dans ma tête, mon baladeur doit être bien loin. J’aurais du acheter une balise.
Où commence la neige, où s’arrête le jour? Cela n’a plus d’importance. Je sens les cristaux de neige me traverser, non, en fait je ne sens rien. Je ne sens plus la neige, je suis la neige. Il fait nuit, je m’endors sous une neige sans étoile, éternelle.
Me trouveront-ils un jour?
8 juil. 2005
Par Feuille de thé le 8 juil. 2005, 10h09
J’ai fait un rêve …
J’ai rêvé d’un lion, un magnifique lion couvert d’une énorme crinière. Il s’approche lentement de moi, sans bruit, mais je n’ai pas peur, je l’attends. Comment suis-je arrivé jusqu’ici? Pas besoin de le savoir, je suis là, tout simplement, où on m’attends.Me saisissant doucement la main, il m’entraine au loin dans la savane. Nous marchons, longtemps, mais le temps n’a plus d’importance. Une giraffe croise notre route sans même nous voir, plus loin, une gazelle ne tourne la tête ni même une oreille. Un singe traverse le chemin comme si de rien n’était. Au bout du temps, une vaste clairière. Au milieu un arbre …
Au pied de l’arbre, le lion. Au pied de l’arbre, quelqu’un…
Entourée d’une étrange et irréelle lueur, un ange … Un arbre, un lion et un ange … Un arbre étendant ses branches comme autant de bras bienveillants au dessus d’un ange triste.
Et la Petite chose de dire :”S’il te plait, dessine moi une larme!.”
J’ai vu un ange. J’ai vu un ange pleurer.
Un clown est triste et le cirque s’arrete, un ange pleure et le monde s’éclipse.
“S’il te plait, dessine moi une larme…”
“Mais, tu es une larme, petite chose. Dis moi, d’où viennent toutes ces larmes?”
“J’ai vu une petite fille. Une petite fille qui voulait partir et le monde tourner autour d’elle, indifférent”
“Dis moi petite chose, pour qui pleure tu?”
“Je verse les larmes d’une petite fille devant les morceaux brisés de son monde, un monde qui n’existe plus pour personne.”
Une petite fille s’en va. Elle quitte un monde qui ne veut plus d’elle. et seul un ange triste pour lui tendre les mains.
4 juil. 2005
Par Feuille de thé le 4 juil. 2005, 8h07
Pour ce début de semaine, je resors une histoire que j’ai écrit il y a quelques années.
«Ce matin, un lapin a tué un chasseur.»
Tel est le titre que je voyais en Une de mon journal habituel.
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24 juin 2005
Par Feuille de thé le 24 juin 2005, 8h51
Dis moi, petite chose, que fais tu de nos rêves?
Les laisseras tu perdre ton âmes?
Qu’en restera t’il sans ces rêves?
Qu’est-ce qu’une vie sans rêves?
Dis moi, petite chose, quand vas-tu grandir?
22 juin 2005
Par Feuille de thé le 22 juin 2005, 8h52
D’un clic je décide si elle existe, d’un clic je la fais disparaître. Un clic, une sardine; un autre clic, un morceau de sucre …
Avec quelques clics, je fais apparaître une créature, je lui donne une existence. Et j’insiste bien, “exister” et “disparaître” et non vivre ou mourir. Ce qui ne vis pas ne peut mourir et ce qui ne peut mourir n’a pas de vie.
J’élève une créature virtuelle…
Comme tous les être vivants, elle grandit, évolue, se transforme et disparait. Comme tous les objets, elle est incapable de produire une autre créature semblable à elle-même. Comme tous les objets, elles ne peut que subir son environnement; environnement entiérement produit par … un programme informatique, donc par un être humain.
Plaisir, jouissance du pouvoir; c’est moi qui décide de son avenir, exister, disparaitre, manger, se battre …
Créatures virtuelles, veau, vache, cochon, licorne, pinguin, pirate, et autre artefacts, vénèrez moi, obéissez moi … car je suis dieu
Et avec des humains, c’est pour quand ? A moins que …
18 juin 2005
Par Feuille de thé le 18 juin 2005, 11h49
S’arrêter sur le trottoir du monde … voir le monde à sa porte, à la portée d’une main inaccessible.
S’oublier pour mieux écouter le monde, un monde sourd à ses propres mots. Où ses maux ne sont que des mots dans le grand journal d’un créateur farfelu.
S’asseoir dans un coin du monde et n’écouter que ce morceau de monde intime et personnel, se reposer dans ses rêves intérieurs …