Unis pour l'éternité

En Chine, il n'est pas bon de rester célibataire ... même apres la mort.
En effet les familles font tout leur possible pour vous apporter la compagne ou le compagnon qui vous manque.
Cela va jusqu'à l'organisation de cérémonies de mariages réunissant les familles des nouveaux conjoints, festin en rouge (simbole du mariage et du double bonheur) suivi du retour à la sepulture tout en blance (couleur du deuil).

A l'origine du yin hun, on trouve deux éléments clefs de la pensée traditionnelle chinoise: le culte des ancêtres et le taoïsme. L'âme des morts migre vers un monde de ténèbres d'où les ancêtres protègent leur descendance; pour être efficaces, toutefois, ceux-ci doivent respecter l'harmonie du tao, unir le yang et le yin, c'est-à-dire un homme et une femme.

Les cadavres, pardon les conjoints tant convoités sont quelquefois l'objet de rites plutôt liés à la société de consommation et ses marchandises tel que de enchères quand se présentent plusieurs prétendants. Nettement moins poétique, il arrive que des cadavres, surtout de jeunes filles, soient purement et simplement volés ou fassent l'objet d'un macabre traffic.

Ce n'est pas toujours facile de trouver l'âme sœur pour un parent décédé. La patience des morts est heureusement sans limites. En 1995, Wang Chuandong a remarié son père, disparu quarante et un ans plus tôt, avec une jeune fille décédée soixante-dix ans auparavant, alors qu'elle avait 13 ans! Il a ainsi réalisé le vœu de sa mère, qui avait toujours rêvé de trouver un corps de femme pour son ex-mari.

Pour en savoir plus, il y a l'article Les mariés d'outre-tombe paru dans L'Express.fr du 18/07/2005