Mot-clé - Ecritures

Fil des billets

10 avr. 2008

Cacophonie

Dixième consigne de Kaléïdoplumes
Écrire un poème comportant les détails suivants :
Un des 4 éléments : l’eau, la terre, l’air ou le feu
Un instrument de musique : piano, guitare trompette …
Une couleur
Une forme : ovale, rond, carré ou rectangle


Sonnez, sonnez, sonnez
Sonnez trompettes

Lire la suite...

Le bal

Pour Kaléïdoplumes, il fallait écrire un texte reprenant les éléments suivants :
Un lieu: une maison vide
Un personnage: un fantôme
Une action: une main qui glisse le long des murs
Une couleur: le noir


Une main glisse sur un mur dans le noir. Gant de velours sur un mur noir …

Lire la suite...

22 oct. 2007

Le livre

photo d'escalier en contre plongéePour la consigne 55 de Paroles Plurielles

Le texte que vous écrirez finira par : ” Il lui donna solennellement les clefs de la maison… “




Il lui donna solennellement les clefs de la maison en ajoutant ces derniers mots :
- ” Vous avez fait un excellent choix, la maison est magnifique et très calme malgré son âge. A croire que chaque propriétaire lui procure une cure de jouvence. »

L’agent leurs avait proposé une dernière visite en se disant que cette fois serait la bonne. Cette maison l’oppressait de plus en plus, il sentait qu’elle ne voulait pas de lui. De plus, pour la première fois qu’il n’avait pu rencontrer les vendeurs, il trouvait que c’était mauvais signe. Sans passé, ni histoire, une maison aussi imposante perdait une grande partie de son charme.

En entrant, quelques meubles couverts d’une fine poussière blanche. Canapé, fauteuil d’époque, bibliothèque vide et un grand bureau pour accueillir les visiteurs et leurs proposer un livre. Juste un livre attendant son lecteur comme seule raison d’être, sans titre et commençant par ces quelques mots « Il lui donna solennellement les clefs de la maison. En entrant, un livre attendait déjà, tout seul sur son lutrin en ébène … » L’agent immobilier ne put leur dire d’où il venait, étant persuadé qu’il n’était pas là lors de sa dernière visite.

Quelques pages plus loin « Elle a beau être habitée de mille et un mouvements, elle ne fait aucun bruit , pas le moindre murmure. Ce n’est pas qu’il faut la blâmer, elle n’est qu’un écrin pour le livre. D’une façon ou d’une autre, il choisit qui pourra l’habiter et le fermer ne suffit pas pour arrêter l’histoire. »

Des années plus tard, avant de quitter la région, l’agent revint vers cette maison. Elle semblait toujours aussi resplendissante avec ses portes et fenêtres grandes ouvertes. Il reconnu immédiatement le livre au moment où un léger courant d’air tournai la page sur ces derniers mots, « La maison parut frissonner quand il lui donna solennellement les clefs de la maison. »

26 sept. 2007

Les voix


3 bouteilles transparentes
Pour la consigne 54 de Paroles Plurielles, j’ai ressorti une plume. A partir de cette photo et de l’incipit suivant  Je lui ai dit de se taire. j’ai écrit quelques lignes :


Je lui ai dit de se taire
   mais il a continué à pérorer.
Je lui ai ordonné de se taire
   mais elle a continué à rire.
Je leur ai hurlé de se taire
   et la foule m’a regardée comme un fou.

La suite est sur Paroles Plurielles

Lire la suite...

5 sept. 2007

Je avec Flickr

Trouvé grâce à Krysalia, une façon un peu originale d’écrire :

J Cimetière de Bracieux      S DSC01553.JPG I S      D O N C      chocolate J E      P E ||N S E_McElman_070718_2973

17 juin 2007

Excuse-moi, c'est une erreur

photo de Nicola Ranaldi pour la consigne 48 de Paroles Plurielles … Je reviens, après une très longue absence, vers Paroles Plurielles. Je pourrais l’envoyer directement sur le site de “Paroles Plurielles”, mais non, pas cette fois, je n’y ai pas écrit depuis trop longtemps. La consigne 48 du 6 juin : une phrase obligatoire se retrouvera soit comme incipit, soit comme dernière phrase :

Excuse-moi, c’est une erreur …

Excuse-moi, c’est une erreur …
   Tu aurais pu être noire, j’aurais dû être blanc.
Excuse-moi, c’est une erreur …
   Je ne devrais pas poser mes mains.
Excuse-moi, c’est une erreur …
   Tu n’es pas noire, je ne suis pas blanc.

Deux noires valent une blanche, et pourtant …
Deux mains noires sur une peau blanche.
J’ai la peau noire, tu l’a blanche.
Tu es, je suis, nous sommes tout les deux et peut-être plus un jour.
Excuse-moi, ce n’est pas une erreur.
   Je t’ai choisie, parce que je t’aime.

Je t’excuse, ce n’est pas une erreur …
   Tu aurais dû être blanc, j’aurais pu être noire.
Je t’excuse, ce n’est pas une erreur …
   Laisse tes mains sur les miennes, tu les as si douces.
Je t’excuse, ce n’est pas une erreur …
   Je suis aussi blanche que tu es noir.

Deux mains blanches croisent deux mains noires
Notre enfant sera là pour nous unir.
Ni blanc, ni noir et les deux à la fois.
Je t’excuse, ce n’est pas une erreur.
   Embrasse-moi … je t’aime.

30 avr. 2007

Vitupère

Vitupère donc le monde et ses défauts
il te le rendras un jour
et la vie tu perdras
bien avant d’avoir fini de le blâmer.

Lire la suite...

5 avr. 2007

Mes premiers mots avec les Petits Poucets

J’ai déposé un ti cailloux sur le chemin des Petits Poucets.
Sur le triptyque “Mânes” j’ai écrit ces quelques mots :

Qu’y a t il de plus beau que l’après …

31 mars 2007

Libre, si je veux

Kerouac et l’éternité, piqué chez Nathanaël Archer

Quand vous aurez compris cet écrit, jetez-le. Si vous ne comprenez pas cet écrit, jetez-le. J’exige que vous soyez libre.

Devrais-je comprendre, et quoi ? Dois-je obéir ? Suis-je réellement libre ?
Je n’aime pas jeter, c’est un fait. Je n’aime pas obéir en est un autre. Le fait de jeter l’écrit me rend-t-il vraiment libre ? et si je décidais que le fait de garder cet écrit fait aussi partie de ma liberté ?

Et de quel droit exiger ? si je ne veux pas de cette liberté.
« J’exige que vous soyez libre » et moi de désobéir …

9 mars 2007

Sur le sol

Pour la nouvelle consigne d’écriture de Obsolettres :

“Les yeux fermés”, où il faut écrire un texte sur la confiance aveugle et l’obéissance totale qui tournent mal suite à un hasard du destin.

Il était étendu là, complètement désarticulé, comme un pantin. Personne ne croira ce qu’il s’est passé, tout le monde pensera à un suicide, mais en réalité, Antoine continue à vivre, quelque part.
Quelque part dans un autre monde. Un autre monde qu’il voulait plus beau, plus juste, mais un monde qui n’est pas le sien.
Il y croyait tant à ce monde que lui racontait son nouvel ami. Il y croyait tant à un moment de sa vie où plus rien ne comptait, où plus rien n’avait d’importance. Il avait tant besoin d’y croire, de croire en quelque chose qui donnerait du sens à sa vie; et cet ami qui arrive avec ses belles paroles, toujours le mot qu’il faut, le mot qui réconforte. Pour une fois qu’il se sentait important, compris, aimé …
Leurs vies se sont croisées un peu par hasard, sur le bord d’un blog, lecteurs anonymes, puis commentateurs et enfin correspondants réguliers. De fil en aiguille, l’inconnu était devenu conseiller, maitre, confident, ami et guide spirituel.
Ils étaient fait pour se rencontrer, le destin ne se trompe jamais et Antoine y croyait tellement. Il avait enfin trouvé un but dans sa vie, trouver ce monde dont son ami lui parle si souvent. Il ne restait plus qu’a trouver le chemin. Et encore une fois, son ami providentiel sera là pour le lui montrer, là juste au bord de la falaise, là où les deux monde se séparent.
Et un jour, il pourra faire le grand saut vers …

23 févr. 2007

En douce

Pour le thème “Rituel professionnel” proposé par Obsolettres, où il est question de :

Décrire, sous forme de poème, un rituel que vous ou qu’un de vos collègues pratiquez toujours lorsque vous travaillez.


Il est quatre heure
A la bonne heure
Trois minutes, pas une de plus
Un sucre, pas un de plus
Un morceau de pain
Un peu d’eau chaude
Un instant malin
Pris en fraude
Bureau hanté
Parfum d’hiver
Et quelques vers
C’est l’heure du thé.

10 févr. 2007

Adam et Eve

Pour le thème “Aux trois-quarts nu” proposé par Obsolettres

Une personne se retrouve aux trois-quart nue, avec la possibilité de ne couvrir qu’une seule partie de son corps. Décrivez la scène et expliquez le choix de la partie couverte.


Il faudrais peu-être que je me décide. Personne à droite, personne à gauche … Ça y est, plus de lumière, je vais pouvoir y aller. Ploc. Je sais qu’il y en a quelque part dans le bureau de surveillance. Ploc.
Ploum !
Aie ! trop court ! p****n de mur …
Il est si loin que ça ce bureau ? Ça en fait du bruit ce machin. Ah, le voilà, pfft heureusement il n’y a pas de lumière, il est vide. Ce soir, ce doit fête dans l’autre aile, c’est trop calme ici. Faut pas tarder, j’y suis presque …
Non pas là, c’est la paperasse, faudra que j’y revienne, il parait qu’il y a des choses dans nos dossiers. Là ? Arghhh non ! Les horribles peaux de coton. Je ne les supporte pas, je suis sûr qu’elles essaient de me ronger la peau. Elles en veulent à mon corps, à mon âme, surtout la nuit.
Ils veulent me forcer à les mettre, mais je résiste. Je ne mettrais pas ces pyjamas mangeur d’âmes, JamaiS !
M**** !!! C’est quoi cette lumière ? Cette voix, ce rire ?
Mais, c’est Mathilde, qu’est-ce qu’elle fait ici ?
Mathilde … mon rêve, mon Eve …
Non, pas maintenant, elle va encore ramener tout les infirmiers. Je ne veux pas qu’elle me voit comme ça, surtout avec cet horrible pot de chambre autour de mon pied …

5 févr. 2007

Salon

Sur le thème de l’amant paresseux :

Décrivez comment un homme paresseux devient l’amant de la femme de ses rêves.

David aimait bien ce nouveau salon. David, ou plutôt Dave, pseudo pas très original, mais tellement plus simple à utiliser. Il avait remarqué un pseudo en particulier, toujours présent quand il était connecté, peut-être une femme. Ils avaient échangé beaucoup de banalités; c’est souvent comme ça que tout commence, quelques banalités. De chat en aiguille, les quelques mots devinrent grandes phrases, puis salon privé. Il aimait bien ces conversations, chaque phrase en amenant une autre comme les danses des feuilles d’automne chassées par la bise.
Ils s’imaginaient chacun dans son côté libre, artistes dilettantes, elle, alternant les toiles et les sculptures; lui les petits boulots en attendant son prochain livre. L’aiguille suivant le fil, les mots devenant images, rêves, passion, ne suffirent plus.
Ce sera sur une terrasse d’un petit restaurant, le rêve deviendra réalité; Dave et Elle_tres_fiere, Elle_tres_fiere et Dave, juste tous les deux. Enfin, pensa David, elle a accepté, demain je vais enfin la découvrir.
Ce jour là, David se réveilla tard, comme d’habitude, ou presque ; ce soir David et Dave ne feront qu’un et Elle_tres_fiere plus que des mots sur un écran, escabeau sur terre.
Mais il savait déjà qu’il n’ira pas à ce rendez-vous …

3 févr. 2007

L'écureuil

Pour la renaissance de Obsolettres, sur le thème du changement :

Ecrivez un texte où un changement, aussi radical ou minime soit-il, bouleverse totalement une vie.

« Avis de tempête en mer d’Iroise.» Mais pourquoi étais-je resté écouter la météo marine ce jour là. Bon d’accord je venais de gagner un joli chèque au loto. « Ouest Écosse, Nord Irlande … » que de noms évocateurs devant les yeux et sur les ondes. On m’avait pourtant prévenu que le marin d’eau douce n’est pas étanche dans l’eau salée, j’espère qu’il n’est pas soluble.
Quelle idée de tout plaquer pour un voilier, sept mètres cinquante tout en bois. Il était pourtant magnifique, avec son pont couvert de tek, ses barres chromées, ses voiles jaunies par le temps, se balançant mollement … à quai … comme si on avait déjà vu un écureuil nager.

Forts coups de vents, forts coups de vents … ils en ont de bonnes à la radio et les creux de quatre à cinq mètres ? Je vais inventer un nouveau concept touristique 2 en 1, voile et thalasso dans le même « package », le même paquet … d‘eau de mer et surfer sur la nouvelle vague, ‘fin plutôt dedans, en ce moment. Il est encore loin le port ?

Marie-Pierre, je te déteste …

17 oct. 2006

Les mots

Les mots étant les signes des idées, ils ont plus d’importance qu’on ne veut croire. Ce sont des étiquettes apposées sur des boites qui souvent ne contiennent pas les mêmes objets pour chacun; il est toujours sage de les ouvrir, pour s’en assurer.

Comte de Volney, Leçons d’histoire (1795), cité dans l’Antimanuel de philosophie de Michel Onfray p.214

Le comte de Volney faisait allusion au mot “histoire” correspondant à des concept différents suivant les grecques de l’époque de Herodote (perquisition, recherche faite avec soin, étude de faits) ou modernes (narration ou récit); les anciens cherchant la vérité, les modernes prétendant la détenir.

Ce concept je l’étendrai à presque tous les mots du dictionnaire, même en ces temps dit modernes. Les Belges, Canadiens usent déjà d’un français légèrement différent du notre, en France, et certains mots ont complètement changés de définition au cours du temps. Personne ne connaissant le dictionnaire par coeur, comment être sûr de la définition des mots qu’on utilise ? Comment être sûr que la lecture un visiteur correspond à ce qu’on veut dire, à l’idée, au message, qu’on veut faire passer ?

21 sept. 2006

Une âme sous la pluie

Pati nous invitais, dans son face à face avec l’océan, à écouter les vagues et découvrir le pouvoir de celui-ci sur elle.
Moi, je vais plutôt vous proposer d’écouter la pluie sous ma terrasse couverte.
Installez-vous confortablement. Nan’, la balancelle devrait te convenir, elle ne grince plus. Pati, je suis désolé, mais le figuier n’est pas assez grand pour t’abriter, peut-être préféreras-tu une chaise longue à la place. Je vois que certains ont préférés laisser dormir le greffier … il sait pourtant choisir le meilleur fauteuil. Le fond de l’air es juste assez frais pour nous tenir éveillé et le thé nous apporteras de quoi remplacer les odeurs effacées par la pluie.
sous la pluie Ecoutez le frémissement des feuilles sous la pluie, comme des milliers de voix racontant chacun de nous, chacune des âmes vivant sur terre. Ecoutez la ouvrir une fenêtre sur nos propres pensées, elle devient le miroir de notre « moi » intérieur, celui qu’on ne partage jamais. Le temps s’est arrêté, il ne reste plus qu’a se laisser entraîner par ce bruissement.
Approchez vous de lui, jusqu’à ce qu’il devienne comme une toile où déposer ses pensées les plus secrètes, ses rêves les plus profonds. Laissez les vous submerger, vous êtes libre, léger. Laissez la pluie vous entourer de son cocon protecteur. Elle ne vous jugera pas, mais vous invitera à avancer simplement. Rien n’a plus d’importance que vous même et votre volonté de vivre, même enfoui au plus profond de votre consciente.
Demain est un jour nouveau.

pluie et soleil La forêt se réveillera, libérant toutes une myriade de bruits et d’odeurs nouvelles qu’elle gardait cachée dans son coeur et que la pluie ira dévoiler. A vous de choisir ce qui sera vous, choisir la vie qui ira avec. Laissez vos pensées puiser au plus profond de votre âme et vous montrer le chemin de ce renouveau.
Un volcan s’éteint, un être s’éveille.
La pluie aussi est immortelle et peut-être un jour vous débarrassera-t-elle de vos soucis comme elle glisse sur les feuilles des arbres

Précision : la peinture, en bas, intitulée “Pluie et Soleil” est de Didier Weissenstein

18 sept. 2006

Satin et flanelle

Pas sage coquin pour répondre à une consigne peu ordinaire (29ème) de Paroles Plurielles :

Elle est apparue comme dans un rêve, en robe de satin noir. Elle demandait du sel ou des allumettes, je ne sais plus.

Lire la suite...

17 sept. 2006

Le paquet de chips

Pour l’atelier d’écriture Obsolettres :

Et dire que j’ai failli la manger, là, comme ça, cette chose minuscule. Mais qu’est-ce que ça faisait dans mon paquet de chips, ce truc tout mou au milieu de mes chips si croustillantes ?
J’aurais pu le manger comme un vulgaire morceau de chamallow, sauf qu’on ne trouve jamais de chamallow au milieu d’un paquet de chips, jamais !
C’est malin, tout couvert des épices de mes chips, ça ne ressemble à rien. Regardez-moi ça, tout couvert de poudre brune, ça ressemble à une libellule, une grosse libellule chargée de pollen. Tiens, Ça frétille ! La libellule se réveille ? Ça chatouille, le pollen, surtout quand c’est du pollen d’épices.
Et le vilain crapaud se transforma … enfin presque …
Vous ne devinerez jamais ce que j’ai trouvé dans mon paquet de chips ! Vous ne me croirez jamais si je vous dis que j’ai trouvé une fée, une vrai petite fée, comme la Fée Clochette de Peter Pan. Une véritable fée clochette avec de grande ailes de libellules comme les dessine si bien Loisel.
Si elle pouvait me reposer sur terre … quand elle aura fini d’éternuer …

15 août 2006

Le mot

consigne 27 de Paroles Plurielles
il s’agit de remplir les trous, entre les mots en gras…

Après quelques minutes de marches, il décida de s’installer sur ma langue, juste au bout. Pas celle de la voisine ou du pape, mais bien sur la mienne. certes, Feuille et chaton vont bien ensemble, comme le confirmeront noisetiers et autres saules. Mais pourquoi sur ma langue ? je n’en sais rien. Peut-être que le grand livre a voulu me faire une surprise, mais comme il ne veut rien me dire … Il est installé là et attend, silencieux, sans la moindre phrase.
Ou peut-être, s’est-il égaré sur le chemin qui menait à l’histoire du petit livre, poursuivi par une plume sans tête. Il s’est posé comme ça, un matin sans prévenir. Sortait-il de mes rêves ? ou voulait-il simplement faire un tour de pages et s’est-il retrouvé bloqué, perdu, au réveil ? Mais j’ai beau tournicoter mes mèches entre ses doigts - car, vous le savez bien, les rêves adorent se cacher dans certaines mèches – je n’arrive pas à retrouver son chemin. Je sais que je pourrais remuer la terre entière, aucun de mes souvenirs ne viendra le chercher.
Puis il reprit conscience, se réveilla et s’aperçut qu’il était perdu, qu’il s’était perdu en essayant de s’échapper. Mais, on ne s’échappe pas comme ça. En réalité, rien ne s’échappe, comme un bord de mer qui tire des bords mais reste prisonnier des bords de terres. Juste assez libre pour lui laisser de quoi … déprimer.
Il ne poursuivra pas plus loin son chemin et déjà commence à disparaître, emporté par un trou de mémoire comme une étoile dans un trou noir.

27 juin 2006

Ouvrir les yeux

pour Paroles Plurielles et la consigne n°25

Ouvrir les yeux, il fait nuit, pas un bruit. Quelqu’un respire, quelque chose, juste un souffle. Ouvrir les yeux, non pas encore, attendre un peu. Écouter, il est encore là, juste un souffle.
J’ouvre les yeux, doucement, personne à part la lune.
Je dois rejoindre l’oracle au fond de cette ruelle, quelle idée saugrenue. Pourquoi toutes ces épreuves ? Pourquoi attendre toute la nuit dans cette ruelle, comme s’il fallait passer par là pour obtenir les réponses tant attendues.
« Au bout de la ruelle, a-t-il dit, au bout de la ruelle je serais. Mais avant, tu dois attendre …»
Va-t-il enfin me dire qui je suis ?
Je sent qu’il n’y aura personne, encore une fois, ou peut-être juste un miroir et toujours le même message. Que veut-il dire quand je dois m’offrir à celui qui ne me voyait pas ?

- page 3 de 4 -