2. Un salon particulier

Consigne spéciale pour l'anniversaire des 13 ans de Kaléïdoplumes

Mon amie m'avait chaudement recommandé, mais en me disant si peu de choses à son propos que j'ai longtemps hésité avant d'y aller. Son entrée ne paie pas de mine. Ai-je pris rendez-vous dans un bureau de comptables, chez un dentiste, par erreur ?

J'entre finalement, le jardin zen me rassure, ainsi que l'hôtesse qui m'accueille. En me demandant si c'est la première fois que je viens, elle me tend un prospectus et un formulaire d'inscription. Pour une fois, ce n'est pas du papier glacé, celui là est beaucoup plus doux, presque chaleureux. Elle m'explique les services offerts, la qualité et la discrétion des employés et me laisse remplir le formulaire pour accueillir une cliente. Je ne peux que les entendre, une habituée à priori, déjà partie, comme engloutie dans l'antre du salon.

L'hôtesse revient avec un sac ; le formulaire rempli, je tend ma carte bancaire et elle m'indique la suite. Je peux choisir qui fera mon massage ou juste si je préfère un homme ou une femme. Je me contente de demander à ce que ce soit une femme et l'entrée m'est enfin ouverte. La lumière devient tamisée, je passe rapidement les saunas, cabines de bronzages, m'attarde sur une option remise en forme et poursuit mon chemin. Pas bien loin, une autre hôtesse semble m'attendre et m'invite à entrer dans une cabine de relaxation où une douce vapeur m'englobe. Je me prépare rapidement, passe sous une fine cascade exotique parfumée de monoï avant d'arriver dans la cabine de massage. Mon hôtesse m'invite à m'allonger. Sa voix est douce, ses gestes sobres ; elle me prend en main sans en avoir l'air. Ses mains massent mes épaules, saisissent les nœuds, les détendent un par un en suivant les courbes de mon dos, descendent doucement, passent mes rondeurs sans s'en préoccuper plus que nécessaire, continuent sur mes cuisses, mes mollets et remontent lentement. Ses doigts sont comme des caresses et me détendent ; je commence à m'assoupir …

Pas longtemps, installée sur mon dos, sa poigne devenue plus ferme, me tient en alerte ; j'en deviens comme un objet de chiffon qu'elle remettrait en forme en tirant, poussant chaque muscle jusqu'à ce que je ne sente plus rien. Je rêve ou elle s'est assise sur mes fesses ? Si je raconte ça à ma copine, elle ne voudra jamais me croire. Il faut que je pense à autre chose, heureusement, il est temps de passer à l'étape suivante. Elle disparaît quelques secondes pendant que je me tourne et reviens continuer les massages. Je découvre ses mains étonnamment fines, ses bras couverts de tatouages. Je suis la danse des dessins jusqu'à ses épaules. Est-ce que ses clients ou clientes l'imaginent nue sous sa tunique ? Elle parle, mais je n'écoute pas, je suis comme hypnotisé par les mouvements de sa bouche aux lèvres fines. Elle parle toujours, doucement, non … elle chante.

Des petits coups rapides sur mes cuisses détournent mon attention, pourvu que la serviette ne s'échappe pas. J'irais bien déboutonner … non, n'y pense pas. Fait-elle exprès de prendre son temps, ma cheville craque quand elle attaque les plante des pied et un frisson parcours tout mon corps. C'est fini ?

Non, elle s'installe sur la table de massage - quelle masseuse ose le faire d'habitude ? Je n'en ai aucune idée - remonte le long des cuisses - Non, pas la serviette ! - sur mon ventre, s'amuse de mes poignées d'amour en s'attardant sur mes hanches. J'aimerais attraper les siennes, l'attirer, mais elle se contente de tirer sur mes épaules. Je rêve ou il manque des boutons sur sa tunique? Je ne peux résister à l'envie de jeter un œil dans l'échancrure de son uniforme. Non, n'y pense pas … crac ! Oh p... ça fait mal, mais tellement de bien en même temps. Elle vient de tirer sur mon épaule en détournant mon attention sur son décolleté. Comment va-t-elle faire passer l'autre épaule ? Je n'ai pas à attendre plus longtemps. Elle s’assoit sur … oups, la serviette, toujours présente, heureusement. Il faut chaud soudainement. Elle attrape mes mains et les pose sur ses hanches, enlève un bouton de plus. Il fait vraiment chaud ou ? Elle se penche, ses yeux sont d'une couleur noisette intense, sa bouche vraiment très fine, son décolleté très … Crac ! Oh p... ça fait vraiment mal - je ne l'ai pas vue venir avec son numéro de charmes - mais tellement de bien en même temps. Je ne sens plus rien, devine quelques courbes en me disant qu'elle ne porte peut-être pas de dessous, plus aucune tension, même quand elle masse mes épaules - a-t-elle vraiment besoin de se pencher autant ? - avant de finir avec mes mains. Je vais me sentir obligé de revenir, ma fidélité sera-t-elle récompensée par ne serait-ce qu'un aperçu de son postérieur ou revoir ses cuisses quand elle s'assoit sur mes hanches, même si elle doit se dire que les mecs sont tous les mêmes et tellement faciles à berner.