Le conteur du dernier jour

Écrit pour Kaléïdoplumes le 4 juillet 2011 :

Au soir du dernier jour, dans cette lande qui a pour nom Finistère, au bout de la dernière terre, un esprit se réveillera. Je ne suis pas cet homme ou cette femme et pourtant.

Et pourtant je vais le rencontrer, je vais le devenir, moi et des milliers d’autres avant moi et après moi. Moi, comme des milliers de conteurs, je vais lui raconter. Je vais lui raconter ce qu’est la vie, la mort, le bonheur et l’illusion. Je vais lui raconter moi et vous, la terre et le ciel.

Un chat me regarde et ronronne pendant que j’écris. Il me sourit. Serais-je son Alice au pays des merveilles ?

J’ai envie de lui demander pourquoi, pourquoi moi et pourquoi raconter au soir du dernier jour, au dernier esprit s’il n’y a personne avec qui partager ce savoir. Une image me vient à l’esprit, celle du phénix et d’un baobab. Je me plais à croire que ce chat du Cheshire m’envoie un message. Il ferme les yeux et se roule en boule. Ne cherche pas à comprendre, continue à écrire semble-t-il dire.

Au soir du dernier jour, un esprit rassemble les histoires du monde, l’histoire du monde vivant et conscient. Au soir du dernier jour, une fois son travail achevé, il s’en ira. En attendant ce jour, il écoute et apprends.