Tu vois petit ...

Pour la consigne 122 de Kaléïdoplumes :

Tu vois petit, quand j’avais ton âge tout ça n’était que forêt, des arbres à perte de vue. Comme j’étais haut comme trois pommes, je ne voyais que ça, que les arbres. Il a fallu une catastrophe écologique, comme ils disent à la ville, une tempête plus grosse que les autres pour que je vois enfin la montagne sous la forêt, tout ces rocs cachés par les arbres. Je ne sais pas si c’est mieux comme ça, ou mieux avant. Tout ce que je sais, c’est qu’elle était là avant et qu’elle sera encore là après et même après nous, après l’homme.

Et l’autre fada qui chante que la montagne est belle. La sienne peut-être, ou faut croire qu’il est resté trop longtemps à la ville.

Alors petit je vais te dire, il ne faut jamais croire ce qu’on te raconte, même s’ils te disent de regarder avec ton cœur. Il est aveugle aux réalités si tu oublies de regarder avec tes yeux.

Tu vois petit, depuis rien n’a repoussé, ou presque. L’homme à voulu, mais la montagne non. Tu vois petit, elle est peut-être belle, mais c’est aussi une garce, comme l’océan, elle ne rend pas toujours ceux qu’elle prend, elle décide et tu n’y peux rien. Tu ne les as pas connu et personne ne t’en parlera. Un jour peut-être tu apprendras, un jour peut-être ils reviendront.

Tu sais petit, elle t’a vu naître, si tu la respectes, si tu apprends à la connaître, alors peut-être, mais n’oublie pas, c’est elle qui décide. Moi, je suis trop vieux maintenant.