Aux disparus

Pour la consigne 61 de Kaléïdoplumes.

Cette semaine, c'est le grand-père qui est à l'honneur.
Faites un portrait, réel ou imaginaire, de votre grand-père.
Incipit: Grand-père (suivie du prénom), c'est (ou c'était) ...


Grand père c'est ... c'était ...
Grand père c'était ?

En fait je ne m'en souviens plus. Le premier est mort avant que je ne puisse le connaître. M'a-t-il vu bébé ? Mystère. De lui je sais si peu de choses. Artisan menuisier ou charron, il a vécu sans être pauvre ni très riche dans un village reculé en Bretagne.

Le deuxième, disparu bien des années après, je ne sais pas grand choses non plus. Agriculteur, son exploitation qui paraîtrait ridicule aujourd'hui, était pourtant une belle ferme à l'époque ou il s'en occupait, dans les années cinquante ou soixante. Une dizaine de vaches laitières, les poules et lapins suffisaient pour faire vivre une famille. C'était sans compter sur les deux ou trois portées de bon gros cochons bien gras, quoique pas très roses, les quelques hectares de prés ou bois et les deux ou trois chevaux de labours. C'était une belle ferme, en Bretagne, elle aussi. C'était ...
Il faut dire que la première et surtout la deuxième guerre mondiale ne l'ont pas arrangé. Mobilisé, démobilisé, réformé ... déformé. Il n'en a jamais parlé, en avait-il encore les moyens ... Il y était et en est revenu, en y laissant un morceau de son âme comme beaucoup d'autres.

De la Bretagne de l'époque, il reste quelques clichés dans le cerveau de ceux qui ne la connaissent pas. Dans tous les clichés, une part de vérité, une part d'inventions. L'alcool en fait parti et a fait ses ravages, autant sur le "terrain" que dans l'imagination des autres, de ceux qui ne sont jamais venu voir.

Ils ont vécu. De leurs mémoires, il reste quelques photographies, quelques souvenirs, quelques touches de noir et de blanc.

Il reste une dernière chose, auquel ils ont contribué sans même le savoir, comme deux étoiles sur la voûte céleste de la mémoire d'un pays, Breizh atao !