Mot-clé - Paroles plurielles

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22 oct. 2007

Le livre

photo d'escalier en contre plongéePour la consigne 55 de Paroles Plurielles

Le texte que vous écrirez finira par : ” Il lui donna solennellement les clefs de la maison… “




Il lui donna solennellement les clefs de la maison en ajoutant ces derniers mots :
- ” Vous avez fait un excellent choix, la maison est magnifique et très calme malgré son âge. A croire que chaque propriétaire lui procure une cure de jouvence. »

L’agent leurs avait proposé une dernière visite en se disant que cette fois serait la bonne. Cette maison l’oppressait de plus en plus, il sentait qu’elle ne voulait pas de lui. De plus, pour la première fois qu’il n’avait pu rencontrer les vendeurs, il trouvait que c’était mauvais signe. Sans passé, ni histoire, une maison aussi imposante perdait une grande partie de son charme.

En entrant, quelques meubles couverts d’une fine poussière blanche. Canapé, fauteuil d’époque, bibliothèque vide et un grand bureau pour accueillir les visiteurs et leurs proposer un livre. Juste un livre attendant son lecteur comme seule raison d’être, sans titre et commençant par ces quelques mots « Il lui donna solennellement les clefs de la maison. En entrant, un livre attendait déjà, tout seul sur son lutrin en ébène … » L’agent immobilier ne put leur dire d’où il venait, étant persuadé qu’il n’était pas là lors de sa dernière visite.

Quelques pages plus loin « Elle a beau être habitée de mille et un mouvements, elle ne fait aucun bruit , pas le moindre murmure. Ce n’est pas qu’il faut la blâmer, elle n’est qu’un écrin pour le livre. D’une façon ou d’une autre, il choisit qui pourra l’habiter et le fermer ne suffit pas pour arrêter l’histoire. »

Des années plus tard, avant de quitter la région, l’agent revint vers cette maison. Elle semblait toujours aussi resplendissante avec ses portes et fenêtres grandes ouvertes. Il reconnu immédiatement le livre au moment où un léger courant d’air tournai la page sur ces derniers mots, « La maison parut frissonner quand il lui donna solennellement les clefs de la maison. »

26 sept. 2007

Les voix


3 bouteilles transparentes
Pour la consigne 54 de Paroles Plurielles, j’ai ressorti une plume. A partir de cette photo et de l’incipit suivant  Je lui ai dit de se taire. j’ai écrit quelques lignes :


Je lui ai dit de se taire
   mais il a continué à pérorer.
Je lui ai ordonné de se taire
   mais elle a continué à rire.
Je leur ai hurlé de se taire
   et la foule m’a regardée comme un fou.

La suite est sur Paroles Plurielles

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17 juin 2007

Excuse-moi, c'est une erreur

photo de Nicola Ranaldi pour la consigne 48 de Paroles Plurielles … Je reviens, après une très longue absence, vers Paroles Plurielles. Je pourrais l’envoyer directement sur le site de “Paroles Plurielles”, mais non, pas cette fois, je n’y ai pas écrit depuis trop longtemps. La consigne 48 du 6 juin : une phrase obligatoire se retrouvera soit comme incipit, soit comme dernière phrase :

Excuse-moi, c’est une erreur …

Excuse-moi, c’est une erreur …
   Tu aurais pu être noire, j’aurais dû être blanc.
Excuse-moi, c’est une erreur …
   Je ne devrais pas poser mes mains.
Excuse-moi, c’est une erreur …
   Tu n’es pas noire, je ne suis pas blanc.

Deux noires valent une blanche, et pourtant …
Deux mains noires sur une peau blanche.
J’ai la peau noire, tu l’a blanche.
Tu es, je suis, nous sommes tout les deux et peut-être plus un jour.
Excuse-moi, ce n’est pas une erreur.
   Je t’ai choisie, parce que je t’aime.

Je t’excuse, ce n’est pas une erreur …
   Tu aurais dû être blanc, j’aurais pu être noire.
Je t’excuse, ce n’est pas une erreur …
   Laisse tes mains sur les miennes, tu les as si douces.
Je t’excuse, ce n’est pas une erreur …
   Je suis aussi blanche que tu es noir.

Deux mains blanches croisent deux mains noires
Notre enfant sera là pour nous unir.
Ni blanc, ni noir et les deux à la fois.
Je t’excuse, ce n’est pas une erreur.
   Embrasse-moi … je t’aime.

18 sept. 2006

Satin et flanelle

Pas sage coquin pour répondre à une consigne peu ordinaire (29ème) de Paroles Plurielles :

Elle est apparue comme dans un rêve, en robe de satin noir. Elle demandait du sel ou des allumettes, je ne sais plus.

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15 août 2006

Le mot

consigne 27 de Paroles Plurielles
il s’agit de remplir les trous, entre les mots en gras…

Après quelques minutes de marches, il décida de s’installer sur ma langue, juste au bout. Pas celle de la voisine ou du pape, mais bien sur la mienne. certes, Feuille et chaton vont bien ensemble, comme le confirmeront noisetiers et autres saules. Mais pourquoi sur ma langue ? je n’en sais rien. Peut-être que le grand livre a voulu me faire une surprise, mais comme il ne veut rien me dire … Il est installé là et attend, silencieux, sans la moindre phrase.
Ou peut-être, s’est-il égaré sur le chemin qui menait à l’histoire du petit livre, poursuivi par une plume sans tête. Il s’est posé comme ça, un matin sans prévenir. Sortait-il de mes rêves ? ou voulait-il simplement faire un tour de pages et s’est-il retrouvé bloqué, perdu, au réveil ? Mais j’ai beau tournicoter mes mèches entre ses doigts - car, vous le savez bien, les rêves adorent se cacher dans certaines mèches – je n’arrive pas à retrouver son chemin. Je sais que je pourrais remuer la terre entière, aucun de mes souvenirs ne viendra le chercher.
Puis il reprit conscience, se réveilla et s’aperçut qu’il était perdu, qu’il s’était perdu en essayant de s’échapper. Mais, on ne s’échappe pas comme ça. En réalité, rien ne s’échappe, comme un bord de mer qui tire des bords mais reste prisonnier des bords de terres. Juste assez libre pour lui laisser de quoi … déprimer.
Il ne poursuivra pas plus loin son chemin et déjà commence à disparaître, emporté par un trou de mémoire comme une étoile dans un trou noir.

27 juin 2006

Ouvrir les yeux

pour Paroles Plurielles et la consigne n°25

Ouvrir les yeux, il fait nuit, pas un bruit. Quelqu’un respire, quelque chose, juste un souffle. Ouvrir les yeux, non pas encore, attendre un peu. Écouter, il est encore là, juste un souffle.
J’ouvre les yeux, doucement, personne à part la lune.
Je dois rejoindre l’oracle au fond de cette ruelle, quelle idée saugrenue. Pourquoi toutes ces épreuves ? Pourquoi attendre toute la nuit dans cette ruelle, comme s’il fallait passer par là pour obtenir les réponses tant attendues.
« Au bout de la ruelle, a-t-il dit, au bout de la ruelle je serais. Mais avant, tu dois attendre …»
Va-t-il enfin me dire qui je suis ?
Je sent qu’il n’y aura personne, encore une fois, ou peut-être juste un miroir et toujours le même message. Que veut-il dire quand je dois m’offrir à celui qui ne me voyait pas ?

15 juin 2006

L'arc-en-ciel

Une autre réponse à la consigne n° 24 de Paroles Plurielles

Avec le thème suivant: : Entre ciel et terre…tomber…ou m’envoler…?

Entre le ciel et la terre, là où se pose l’arc-en-ciel, il paraît qu’on peut rencontrer Dieu. Il paraît qu’il n’apparaît qu’aux yeux de ceux qu’il a choisi.
Comment savoir qu’on est l’élu?
J’ai interrogé les oracles, ils ne m’ont rien dit. J’ai croisé des voyantes qui n’ont rien vues. J’ai torturé les tarots, en vain.
Peut-être qu’on ne peut jamais le savoir à l’avance.
J’irais voir un jour où se cachent les arc-en-ciels. Je sais seulement qu’il faudra choisir, se laisser tomber ou s’envoler comme un goéland.
Et là, au bout de mon chemin, je saurai enfin si les feuilles ont une âme.

14 juin 2006

Un haïku

pour Paroles Plurielles et la consigne n°24

Entre ciel et terre
Le Soleil fait le grand saut
Tombe ou s’envole ?

24 avr. 2006

Le fantôme dans la tempête

Nouvelle consigne d’écriture de Paroles plurielles

“Avis de tempête sur Iroise” ainsi que l’annonçait la radio nationale. Il la sent arriver comme une bête furieuse, il sait que rien ne peut l’arrêter. Et pourtant ça le fait sourire, lui, l’homme tordu, celui qu’on appelle aussi le fou de la tempête.
A l’heure ou tous les marins ont peur, il s’en va sur les chemins à sa rencontre. Ce que personne ne sait, c’est qu’il attend ces moments comme si c’était sa dernière raison de vivre. Il attend qu’elle lui rende sa boite à trésor comme il appelle le seul cadeau qu’ont bien voulu lui laisser ces tempêtes, qu’il puisse contempler les quelques souvenirs qu’il lui reste d’elle. Elle qui aimait tant les tempêtes. Juste un moment et quelques mots à partager avec celle qu’il a toujours aimé, que son absence soit moins lourde et lui permette d’attendre … jusqu’à la prochaine tempête.

12 avr. 2006

Alice

Nouvelle consigne d’écriture de Paroles plurielles

Tadactatoum
…Tadactatoum
……Tadactatoum

Ainsi entraîné et apaisé par le rythme régulier du train qui l’emmenait, il pensait à la famille qu’il allait retrouver. Alice était-elle revenue? Alors qu’il ne l’avait pas revue depuis qu’elle s’était mariée et avait franchi l’océan. Il pensait avoir réussi à l’oublier complètement. Il avait même réussi à ouvrir une petite horlogerie et, alors que personne n’y croyait, en avait fait une adresse très prisée du Paris mondain.

Tadactatoum

Est-ce qu’il y avait un train au pays des merveilles ?

Tadactatoum

Il se revoyait encore passer des heures à discuter devant un jeu de cartes en buvant un de ces merveilleux thé que le Chapelier leur ramenait de ses long voyages pour vendre ou chercher l’inspiration pour ses création de chapeaux, à moins que ce ne soit un prétexte pour assouvir sa passion pour le thé.

Tadactatoum

Qu’on leur coupe la tête …

Tadactatoum

Retrouvera-t-il les photos de son lapin blanc avec son chapeau ? Celui que Alice … Alice … et toutes les histoires qu’elle aimait raconter aux enfants. Il venait d’apprendre qu’elle voulait refaire sa vie, alors que son dernier livre ne se vendait pas aussi bien que les précédents. Et le destin de les réunir à nouveau, comme avant.

Tadactatoum

Oh, mon Dieu ! Oh, mon Dieu ! Je vais être en retard !

Tadactatoum

Mais déjà les premiers scintillement de l’océan lui font signes, le voilà presque arrivé. Bientôt il rejoindra sa famille et ils parleront de cartes en découvrant une nouvelle variété de thé du Chapelier.

Mais un petit détail a changé. Cette fois c’est au tour du lapin blanc à redingote de courir après Alice, et peut-être réussir à rattraper le temps perdu … Mais ça, il ne le savait pas encore.

24 mars 2006

Et demain ?

Je me met, moi aussi, à répondre aux consignes d’écriture de Paroles plurielles

une table couverte de bols vides

Ils sont entrés, se sont assis bruyamment… pourtant aucun n’avait le courage de dire le moindre mot. L’auraient-ils voulu qu’ils auraient aussitôt été réprimés à coups de battons. Non, les seuls bruits autour d’eux viennent des chaînes qu’ils traînent aux pieds du matin jusqu’au soir, les reliant l’un à l’autre. Les plus chanceux ou plutôt les premiers ont eu droit à une cuillère … trouée par l’usure, les autres se contenterons de l’usure. Mais quelle importance, ils ne savent même pas ce qu’il y a dans leurs écuelles. Ils ne pensent plus, ou plutôt leurs seuls pensées se résument à ces quelques mots « Et demain ? ». Demain, alors que hier n’existe plus et aujourd’hui du passé. Demain, combien d’entre eux saurons encore ce que cela veut dire ? A la table voisine, encore un qui n’aura plus besoin de savoir, qui n’a pu attendre la fin de l’hiver pourtant si proche. Demain, bientôt, un jour peut-être … ce sera la fin, la délivrance. Demain …