3. La conscience de l’illusion est un concept factuel du post-modernisme
Par Feuille de thé le 21 mars 2010, 10h33 - Général - Lien permanent
Suite du billet 2. La conscience de l’illusion est un concept factuel du post-modernisme
Le postmodernisme - tel que l’ont présentés Jean François Lyotard, Gilles Deleuze et dans une moindre mesure Jacques Derrida - affirme que notre civilisation ne peut continuer à se développer dans le seul sens des sciences et technologies. Il est plus intéressant de défendre un multiculturalisme, au nom du métissage et de la différence, plutôt que les ” mythes et doctrines historiques du progrès dont les sociétés se sont alimentées jusqu’à l’ère moderne ” (Jean-François Lyotard, La condition postmoderne, 1979).
Leur concept est d’affirmer qu’une société peut se développer sans être tributaire de la seule science. Le principal reproche qu’ils font aux sociétés occidentales et la recherche jusqu’au boutisme d’une idéologie de modernité tel qu’elle apparaît au XIX et début du XXème siècle chez certains penseurs comme Marx, Nietzsche ou encore Freud, issus du siècle des Lumières. Ils prônent plutôt un retour au multiculturalisme dans la coexistence de différentes cultures (ethniques, religieuses etc..) au sein d’un même ensemble (pays, par exemple). Cela peut prendre la forme de politique de discrimination positive ou de mise en valeur de particularité régionales tel l’exception culturelle.
Alors que jusque là, le courant moderniste vantait une évolution de la société vers une amélioration constant du cadre de vie, des technologies, voir des traditions, le tout au service de la prospérité économique. Le postmodernisme s’oppose à l’idée que l’humanité est en progrès constant vers le meilleur et remet tout les progrès accompli en cause. Il critique les idéaux d’une modernité utopique en affirmant que capitalisme et socialisme n’ont pas su amener paix et égalité.
Ce courant se caractérise aussi pas quelques notions plus secondaires tel que la domination de l’individualisme. L’un de ses chevaux de bataille pourrait être le carpe diem, vivre au quotidien avec le maximum de plaisir, vivre au jour le jour pour soi.
Alors que le modernisme devait amener le bonheur avec le progrès des sciences et un succès plutôt mitigé, le postmodernisme arrive pour inventer autre chose. Il se pose comme une remise en cause de la modernité et ne rattache plus l’idée de progrès à son sens historique. Nietzsche est, par exemple, un des premiers à critiquer la modernité. C’est aussi lui qui a lancé la critique des interprétations de l’Histoire dans le “sens historique”.
à suivre …