Sur le sol

Pour la nouvelle consigne d’écriture de Obsolettres :

“Les yeux fermés”, où il faut écrire un texte sur la confiance aveugle et l’obéissance totale qui tournent mal suite à un hasard du destin.

Il était étendu là, complètement désarticulé, comme un pantin. Personne ne croira ce qu’il s’est passé, tout le monde pensera à un suicide, mais en réalité, Antoine continue à vivre, quelque part.
Quelque part dans un autre monde. Un autre monde qu’il voulait plus beau, plus juste, mais un monde qui n’est pas le sien.
Il y croyait tant à ce monde que lui racontait son nouvel ami. Il y croyait tant à un moment de sa vie où plus rien ne comptait, où plus rien n’avait d’importance. Il avait tant besoin d’y croire, de croire en quelque chose qui donnerait du sens à sa vie; et cet ami qui arrive avec ses belles paroles, toujours le mot qu’il faut, le mot qui réconforte. Pour une fois qu’il se sentait important, compris, aimé …
Leurs vies se sont croisées un peu par hasard, sur le bord d’un blog, lecteurs anonymes, puis commentateurs et enfin correspondants réguliers. De fil en aiguille, l’inconnu était devenu conseiller, maitre, confident, ami et guide spirituel.
Ils étaient fait pour se rencontrer, le destin ne se trompe jamais et Antoine y croyait tellement. Il avait enfin trouvé un but dans sa vie, trouver ce monde dont son ami lui parle si souvent. Il ne restait plus qu’a trouver le chemin. Et encore une fois, son ami providentiel sera là pour le lui montrer, là juste au bord de la falaise, là où les deux monde se séparent.
Et un jour, il pourra faire le grand saut vers …